
La légende des stryges - Les eaux du chaos - Chronique du Tome 1
Egypte, 1869. Lors de fouilles archéologiques, sept sarcophages sont mis à jour. La découverte risque d'avoir un retentissement mondial. A l'intérieur, dans une puanteur épouvantable, une pâte visqueuse et noirâtre laisse place à un liquide épais et gluant. Une fois le premier tombeau siphonné, les explorateurs, Bernat et Sardin, découvrent un corps momifié de près de 3 mètres 50 de haut. Il va falloir le ramener à Marseille afin de l'autopsier dans les règles de l'art. Evidemment, la momie va susciter bien des convoitises. Pour les égyptiens antiques, la mort n'est pas une fin en soi, mais un passage, un trépas. C'est pour cela qu'ils préparaient les corps à leur rencontre avec Osiris, avec l'embaumement. Ce qui est bizarre dans le cas de la momie autopsiée par le duo de scientifiques, c'est que les organes n'ont pas été retirés, ni placés dans des vases canopes près du mort.
© Bègue, Corbeyran, Fabbro - Delcourt
Quelques semaines plus tard, la première des sept momies est exposée à l'Académie des Sciences. Pour Monsieur Sardin, c'est le corps même de la déesse Isis. Les autres momies semblent confirmer que les sépultures renfermaient l'élite du panthéon égyptien. Dans le public de l'Académie, se trouve un certain Sandor G. Weltman. L'industriel cultive dans son jardin secret une attirance presque maladive pour les trésors archaïques. Il se présente comme un mécène auprès de Sardin et lui propose une bourse illimitée, un financement total de tous ses futurs travaux, en échange… de rien. Etonnamment, ce ne sont pas les dieux de l'Egypte ancienne qui le passionnent, mais le liquide noir dans lequel il baignait. Que cherche-t-il ? Quel est son intérêt ? Et qui est cette mystérieuse Maria qui l'accompagne ?
© Bègue, Corbeyran, Fabbro - Delcourt
Si l'album commence comme une série fantastique comme une autre, c'est lorsqu'à la planche 23 Sandor G. Weltman prononce son nom que des frissons parcourent les corps de tous les lecteurs bercés par Le chant des Stryges et ses séries dérivées. Il n'y a pas de doute. L'univers est bel et bien de retour pour un diptyque qui, on l'espère, n'est que le premier d'une nouvelle salve de récits consacrés à la mythologie des Stryges. Contact and Inducement, ce fameux vrai-faux livre rédigé par Peter McKenzie, continue à entretenir le mystère.
Corbeyran remonte aux sources des Stryges dans la mythologie égyptienne, jouant des hommes et des dieux. Nicolas Bègue représente l'Egypte et le Paris de la fin du XIXème siècle dans une immersion totale. Lucie Fabbro lie les deux endroits dans des tons de couleurs qui glissent de l'un à l'autre des lieux sans rupture. C'est presque étonnant comme ça passe. Comme pour rassurer les lecteurs, c'est Richard Guérineau qui signe la couverture. Bègue aurait très bien pu la réaliser lui-même. Enfin, dans un sublime cahier graphique, les dessinateurs partenaires du scénariste montrent leurs représentations des créatures.
© Bègue, Corbeyran, Fabbro - Delcourt
Il était inconcevable que le monde des Stryges ne revienne pas. Corbeyran signe un retour gagnant pour cette série qui a construit toute une galaxie traversant les siècles. La légende n'a pas fini de nous faire rêver. Et si les Stryges existaient vraiment ? Mais oui, j'en ai déjà vu.







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