
Exsangue - La chronique du Tome 2
Dans une catacombe archaïque, creusée bien avant que les chrétiens ne songent à percer des tunnels funèbres pour ensevelir leurs morts, Marko et Thania ont rendez-vous avec Aktor. Ils ont besoin du vampire car les sicaires sont aux trousses de Thania. Elle doit se défendre. Elle doit savoir comment elle en est arrivée à sa condition. D'après Aktor, pas sûr que l'expérience soit bénéfique pour elle. Elle est déterminée à la faire. Il faut avoir confiance en Marko qui l'a épargnée alors qu'il était missionné par les sicaires pour l'éliminer. Aktor ne partage pas son avis mais consent à aider son amie. Sorti pour laisser Thania et Aktor parlementer, Marko est menacé par Karla qui veut lui faire payer sa trahison.

© Shibao, Corbeyran, Marques - Soleil
Deux jours plus tard, à Athènes, un miroir très spécial attend Thania. « Cuique suum reddit. » Il donne à chacun ce qui lui appartient. Ce qu'elle cherche, c'est son passé. Celui qui se contemple dans ce miroir contemple sa propre histoire. Dans ce miroir, un humain n'a pas de reflet mais un vampire peut y voir défiler sa vie. Mais cette connaissance a un prix. Tout le monde ne survit pas à l'expérience. Son intensité peut provoquer de gros dégâts dans les liaisons cérébrales. Qu'importe. Thania est prête à tenter le tout pour le tout. Si elle en revient, ce qu'elle apprendra l'aidera-t-il à affronter ses ennemis ?

© Shibao, Corbeyran, Marques - Soleil
Le diptyque Exsangue se clôt de façon magistrale. Corbeyran apporte une nouvelle pierre à l'édifice du vampire. Avec un scénario original, prenant le contrepoint de ce qui peut se faire d'habitude, l'auteur offre, non pas une revisite, mais un abord sous un nouvel angle. Il sort des sentiers battus et surprend ses personnages en même temps que les lecteurs. Quand on se plaint que les scènes de sexe en BD sont souvent d'uniques prétextes de vente, ici, elles justifient le récit tout autant qu'elles sont justifiées par lui. Voilà le parfait exemple du comment être romantique sans être vulgaire.
Alex Shibao fait lui aussi dans la sobriété. La violence est présente, certes, mais sans exagération de sang quand ce n'est pas nécessaire. Ses plus belles (doubles) planches sont celles du miroir, avec leurs découpages originaux.

© Shibao, Corbeyran, Marques - Soleil
Le diptyque Exsangue fait partie du meilleur de Corbeyran. Encore une série que l'on eut aimé pouvoir suivre au long cours. Mais après tout, sa brièveté ne fait-elle pas partie de sa force ?




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